Quand j’ai créé mon arbre (c’est-à-dire, sur un coup de tête), je n’avais aucune idée de comment m’y prendre ou par quoi commencer. Je croyais même au début que les archives nationales et départementales n’étaient ouvertes qu’aux professionnels (spoiler : non).
À l’époque, je ne savais pas vraiment ce que je cherchais : j’y suis allée à tâtons, un peu comme quand on se lance dans un jeu sans avoir compris la moitié de ses règles.
J’ai eu très vite des résultats, et ce n’était pas seulement la chance de la débutante.
La généalogie peut paraître mystérieuse, voire carrément opaque : elle fait référence à un passé qui nous est inconnu. Ce qui amène souvent à penser qu’il faut toucher sa bille en Histoire pour se permettre de partir sur les traces de ses ancêtres.
Faire tes premières recherches généalogiques, ça te démange mais tu ne sais pas comment t’y prendre ?
La vérité, c’est que ce n’est pas forcément aussi compliqué que tu l’imagines. Bien sûr, chaque situation a ses particularités et certaines présentent plus de difficultés que d’autres… Mais c’est loin d’être systématique, et ce n’est pas une fatalité. Quoiqu’il en soit, il y a quelques petites choses qui, si je les avais sues avant, m’auraient bien aidée.
Alors voilà mes 7 conseils pour te permettre de commencer ta généalogie dans les meilleures conditions.
Absolument tout tu conserveras
Ah le fameux « Mais j’ai pourtant bien lu ça quelque part ! » : il faut l’avoir vécu pour réaliser à quel point sauvegarder ses sources, c’est la base.
Le moindre document peut contenir des données et indices importants pour ta généalogie qu’il peut être très difficile de retrouver plus tard.
Et refaire 50 fois la même recherche, ça n’a rien de très enthousiasmant.
En plus d’être incroyablement chronophage, ça ralentit considérablement ta progression,
et au bout d’un (tout petit) moment, c’est usant.
Résultat : tu te démotives, et franchement ça se comprend.
Alors pour t’éviter la crise de nerfs, un automatisme : cherche, trouve, enregistre.
Et ça ne vaut pas que pour les documents administratifs : pense à toujours prendre en notes les anecdotes de jeunesse que te racontent tes proches.
Organisé, tu deviendras
Tout garder, c’est bien (essentiel on a dit) mais encore faut-il pouvoir t’y retrouver parmi tous les documents que tu as collectés.
Pour cela, il n’y pas 36 solutions, la clé, c’est l’organisation.
Pas besoin d’être Marie Kondo : il faut juste te créer un système (le plus simple est souvent le mieux) et que tu t’y tiennes.
Tu peux classer les documents de ta recherche généalogique par nom de famille, type, année : à vrai dire c’est comme tu le sens, ce qui compte, c’est que ça te corresponde et que tu puisses identifier facilement l’emplacement de chaque information.
Si cette étape t’angoisse parce que chez toi c’est toujours un peu le bazar, et que tu ne vois pas comment il pourrait en être autrement avec tes recherches (après tout Céline le dit bien, « on ne change paaas »), ne t’inquiète pas. Il y a des moyens tout simples de s’en sortir : on en parle ici.
Sur Internet, tu surferas
Tu pensais peut-être qu’entre ton père né en Haute-Corse, ta mère originaire du Berry et tes arrières-grand-parents vietnamiens tu allais devoir faire le tour de France, voire du monde ?
Attends avant de casser ta tirelire et de faire tes valises.
À vrai dire, on peut très bien avancer depuis son salon (bon après, libre à toi de satisfaire tes besoins d’évasion).
Déjà, parce que la majorité des archives françaises te facilitent la vie en te fournissant des ressources numérisées accessibles directement sur leur site internet. C’est gratuit ! Et c’est un gain de temps incroyable.
Quand ta recherche généalogique porte sur des actes récents, tu peux t’adresser directement aux mairies par mail ou par courrier.
Pour une recherche internationale, tout dépend du pays concerné, mais là aussi internet est un allié. La communauté des Mormons, par exemple, a constitué une importante base de données accessible en ligne (et non, elle ne concerne pas que les Mormons !).
En plus, des plateformes telles que Geneanet, Ancestry ou Filae te permettront de trouver des actes et d’explorer des arbres déjà constitués par des internautes, qu’ils soient français ou étrangers. Pour accéder à certaines fonctionnalités, il faut payer, mais on peut très bien se débrouiller sans rien débourser.
Pour peu qu’un grand cousin lointain se soit penché sur sa généalogie, voilà vos ancêtres communs en ligne.
La méthode scientifique tu respecteras
C’est très sympa de la part du grand cousin d’avoir fait tout le boulot, mais ne crois pas non plus que copier toutes ses données fera de toi le ou la généalogiste de l’année : chaque élément va devoir être vérifié, et c’est toi qui va t’en charger.
Ce n’est pas qu’il ne faut pas faire confiance à tes lointains parents (c’est quand même la famille), non non, mais si tu ne veux pas que ta recherche généalogique soit la porte ouverte à toutes les fenêtres, il va falloir en passer par là :
- Parce que tout le monde fait des erreurs,
- Parce qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même
- Parce qu’il est tentant de croire que tes aïeux ont accompli toutes sortes de faits glorieux alors qu’en cherchant bien, il y a 1000 preuves que ce n’est pas d’eux dont il s’agit…
D’ailleurs ça, c’est aussi valable pour toi : garde une certaine rigueur et attends d’avoir suffisamment de données vérifiables avant d’affirmer que ta trisaïeule était une grande chanteuse d’Opéra.
Eh oui, la généalogie c’est une science, même si tu ne portes pas de blouse blanche.
Des objectifs, tu te fixeras
Toujours dans l’idée de faciliter tes recherches, te fixer des objectifs précis avant de commencer te permettra d’avancer pas si doucement, et beaucoup plus sûrement. Surtout, tu éviteras de céder à cette tentation présente dans la plupart des documents : celle dont on ne doit pas prononcer le nom, j’ai nommé… l’éparpillement (argh je l’ai dit).
C’est un véritable danger pour ta progression : en t’éparpillant, tu mets beaucoup plus de temps à répondre à tes questions. Pire, telles les têtes de l’Hydre, de nouvelles apparaissent sans arrêt…
Et c’est un cercle vicieux : tu te dis que tu fais juste un petit pas de côté, qu’il va enrichir tes découvertes, « c’est bon j’en ai pour 2 secondes », et tu te retrouves à rebondir de documents en documents pour à la fin ne plus vraiment savoir pourquoi tu en es là.
Au final, ta recherche originale n’a pas avancé d’un iota. Donc non, c’est pas bon.
Tu l’as compris, si tu veux être efficace dans ta recherche , il te faut un minimum de concentration. Pour autant, n’ignore pas complètement les nouveaux indices qui s’offrent à toi.
Tu risquerais de les oublier pour toujours (rappelle-toi du point n°1), et de te priver de toutes sortes de clés qui te permettraient de mieux comprendre tes ancêtres et leur réalité.
Alors encore une fois, pour une recherche généalogique de qualité, prends des notes, mais n’essaie pas d’ouvrir ces nouvelles portes avant d’avoir complété ton objectif de départ.
Tes a priori, tu oublieras
La généalogie, ça prend du temps / c’est pour les vieux / c’est chiant ?
Attends un peu.
Déjà, si tu as lu jusque-là, tu sais qu’avec une simple connexion internet tu peux faire un super voyage dans le temps en une après-midi seulement.
Pas besoin d’y consacrer toutes tes vacances ou d’attendre la retraite.
Ensuite, ce qui est bien c’est que la généalogie s’adresse à qui veut bien s’y intéresser, alors si tu as une certaine curiosité pour les personnes qui étaient là avant toi, pas de raison d’hésiter.
Enfin, je ne sais pas toi, mais j’adore les histoires : en livres, en films, en BD, même en musique… Et c’est tant mieux, car dans notre quotidien, il y en a plein (les ragots entre amis, c’en est aussi, oui ).
Vois-tu, la généalogie, ce n’est pas que des noms et des dates qui s’entassent, c’est d’abord une multitude d’histoires qui ne demandent qu’à être racontées.
Et puis, peut-être que tu n’as pas d’a priori mais que ton entourage en a, lui.
Dans ce cas, rappelle-toi : 1) tu n’as besoin de l’aval de personne pour faire ce qui te plaît, 2) la façon dont tu valoriseras ta recherche généalogique et ta manière d’en parler permettra peut-être de changer le regard des autres et de les intéresser.
Tout raconter, tu pourras
Tu commences à voir le truc, non ?
En fait, la généalogie, c’est un peu plus facile que ça en a l’air.
Grâce aux documents que tu trouveras en ligne, tu peux reconstituer un nombre assez important de générations très rapidement et avoir beaucoup de choses à montrer à tes proches.
Pour moi ça a été tellement vite que si j’avais su, j’aurais commencé bien plus tôt. De cette façon, j’aurais pu partager mes découvertes avec des membres de ma famille qui ne sont plus là aujourd’hui.
Finalement : à l’action, tu passeras
Ce qui est chouette, c’est que pour faire son arbre généalogique, pas besoin d’avoir un niveau expert : il suffit juste de se cadrer un peu.
Et encore : quand j’ai commencé ma recherche, je suis d’abord partie en roue libre complète.
Je rebondissais d’actes en actes sans les sauvegarder et prenais des notes très parcellaires, en écrivant dans tous les sens sur des feuilles volantes dont j’ai perdu la moitié… L’enfer.
Toute la rapidité de ma progression s’est trouvée annulée par les nombreux retours en arrière que j’ai été obligée de faire.
Mais au final, si ce manque de discipline a rendu ma recherche généalogique plus laborieuse, il ne m’a pas empêchée de créer mon arbre et d’apprendre des choses sur mes ancêtres que je n’aurais jamais soupçonnées.
Moralité : la meilleure façon de trouver, c’est de commencer à chercher.
