En généalogie, le début des recherches peut être marqué par la collecte de nombreuses données… ou au contraire un manque cruel d’informations. Dans un cas comme dans l’autre, décider de la direction à donner à ton enquête n’est pas forcément la chose la plus évidente.
Tu peux avoir le sentiment de ne plus savoir où donner de la tête tellement les questions s’accumulent, avoir envie de traiter plusieurs sujets en même temps ou faire la girouette en suivant chaque nouvel individu que tu croises dans les actes d’état civil.
Si en plus ton emploi du temps ne te permet pas de t’y consacrer plus de quelques heures tous les 3 mois, tu galères à y voir clair.
Tout ça est parfaitement normal : c’est comme si tu te retrouvais dans une pièce pleine de portes dont tu ne connais pas l’issue. Difficile de choisir de franchir l’une ou l’autre si tu ne sais pas où elles mènent.
Et puis toutes ces témoins dans les actes, voisins, amis ou relations plus formelles, ils ont sans doute des choses à t’apprendre, de quoi enrichir ton arbre de toutes sortes d’anecdotes, alors pourquoi ne pas les suivre ?
Même en ayant pas mal d’expérience en recherche généalogique, il est assez commun de retomber dans ce genre de travers. Alors pour ne pas te perdre et avancer vraiment, il va te falloir un plan.
L’intérêt de la méthode qui suit, c’est qu’elle te permet de garder le contrôle sur ta recherche généalogique sans perdre de temps : c’est toi qui décide quoi chercher, à quel moment, en toute conscience.
Faire un point sur ton histoire familiale
À peine commencé qu’il faudrait déjà s’arrêter ? Pas tout-à-fait. Faire un point sur ton histoire familiale, c’est en réalité une façon de réunir les conditions nécessaires pour bien démarrer. Créer un arbre généalogique c’est un peu comme partir en voyage : si tu as 500 km à faire en voiture, tu vas peut-être commencer par passer à la station service et faire le plein d’essence (enfin, ça me paraît judicieux).
Ici en l’occurrence, ça veut dire rassembler toutes les connaissances que tu as de ta famille, mais aussi toutes les questions que tu te poses. Sors tous les documents que tu possèdes, note les anecdotes qu’on t’as toujours racontées, identifie les personnes et les événements dont tu as des photos.
Si tu as la chance d’avoir déjà un certain nombre d’archives familiales, ça va peut-être être un peu le bazar, mais c’est une étape importante pour partir du bon pied. Une chose que tu peux faire pour limiter ce phénomène : y aller pas-à-pas, en traitant un type d’archives à la fois.
Quoiqu’il en soit, essaie de ne rien oublier : il est facile de ne plus regarder en détail ce qui fait partie des murs depuis longtemps. Mais les meubles et les objets qui t’ont été transmis ou que tu as toujours vu chez d’autres membres de ta famille peuvent aussi être de précieux indices pour la suite.
Classe ensuite tes connaissances et tes questions par grand thème : tout ce qui concerne une même branche par exemple, ou ce qui est en rapport avec un sujet plus précis, comme la boulangerie de tes arrière-arrière-grands-parents. Cela te sera utile pour la suite.
L’élaboration d’une base pour ton arbre généalogique
Suivant cette même logique de bilan et de visualisation de ton histoire familiale, c’est maintenant le moment de dessiner ton premier arbre généalogique. En effet, c’est cette étape indispensable qui va poser les bases de l’ensemble de tes investigations.
Pour ce faire, choisis la personne dont tu vas créer l’arbre et le type de généalogie et d’arbre que tu vas construire. Car oui, il en existe plusieurs !
Pour les généalogies, tu peux soit t’intéresser à la généalogie ascendante d’une personne, c’est-à-dire retrouver ses ancêtres directs, soit faire sa généalogie descendante, qui consiste à recenser toute sa fratrie et sa descendance.
Pour ce qui est des arbres, il y a :
- l’arbre cognatique, où seules les femmes sont prises en compte,
- l’arbre agnatique, où cette fois seuls les hommes sont pris en compte,
- l’arbre complet, où l’on note l’ensemble des ascendants ou des descendants
L’arbre qui te correspond
Enfin, tu peux aussi choisir de faire un mix de tout ça. Pour te donner un exemple, quand je me suis intéressée à ma généalogie, j’ai voulu créer l’arbre complet de la généalogie ascendante de mon grand-père paternel. Mais pendant mes recherches j’ai quand même cherché à indiquer tous ses frères et sœurs, ainsi que les fratries de ses ascendants directs. J’ai donc mêlé généalogie ascendante et partiellement descendante. Tu me suis ?
L’arbre avec lequel j’ai démarré ressemblait à ça :

Et parmi ces quelques noms, tu peux constater qu’il y en a pas mal qui se sont avérés incomplets, faux ou mal positionnés. Ils avaient été donnés par mes grands-parents plusieurs années auparavant, mais la mémoire joue souvent des tours et eux-mêmes n’étaient pas très sûrs de certains de leurs aïeux.
Malgré cela, il s’agissait de la piste la plus solide dont je disposais, n’ayant pas la possibilité de les interroger à nouveau (tous deux étaient déjà décédés quand j’ai commencé mes recherches).
Je te conseille d’inscrire les noms et dates pour lesquels tu as des sources fiables, et d’ajouter distinctement ce que tu crois savoir et qu’il faudra vérifier.
La feuille de route pour retrouver tes ancêtres
Reprends les thèmes que tu as identifié plus haut, et fais la liste des données qu’il te manque et des énigmes que tu souhaites résoudre.
Fixe plusieurs objectifs pour chacun d’entre eux : pour la boulangerie de tes arrière-arrière-grand-parents, cela peut-être trouver l’emplacement actuel de la boulangerie, obtenir une photographie ancienne de la boutique, identifier la période d’activité du commerce, mettre la main sur des articles ou des annonces dans les journaux qui la mentionnent… C’est toi qui vois ce qui peut t’être utile et ce qui attise ta curiosité.
Ensuite, je te conseille d’identifier au minimum une source potentielle pour chaque sujet, puis chaque information à dénicher. Par exemple, tu trouveras la date précise de la naissance d’un aïeul en consultant les tables décennales d’une commune, le nom de ses deux parents dans son acte de naissance…
N’oublie pas de prendre en compte les membres de ta famille ou les proches qui peuvent aussi te donner des éléments exploitables dans tes recherches. L’origine géographique de certaines personnes, par exemple.
Une étape qui n’a rien d’accessoire
Pour l’instant, il ne s’agit pas encore de chercher quoi que ce soit, mais de créer un plan d’action en estimant les outils à utiliser et le temps pour réaliser les recherches à venir. Des fois, il faudra que tu t’intéresses à certains détails anodins avant de t’attaquer à des informations plus larges et attrayantes.
Utilise ton sens de la logique pour te créer un GPS personnalisé, adapté à ton enquête. Pour chaque question, note le type de données à récupérer, l’ordre dans lequel procéder et les sources qui te semblent être les plus pertinentes.
Demande-toi aussi si un délai d’attente est nécessaire. Dans le cas d’une demande de copie d’acte auprès d’une mairie éloignée, il faut souvent compter un mois pour recevoir le document par courrier. Est-ce qu’un déplacement est indispensable, et si oui, quelle serait sa durée ? Faut-il prévoir un peu d’argent pour financer le voyage ?
Plus tu auras une vision globale des conditions à réunir pour obtenir l’information, plus tu seras en mesure de choisir un sujet de recherche qui correspondra à tes disponibilités et tes moyens. En bref, un sujet que tu pourras vraiment traiter !
Tu n’auras plus ensuite qu’à suivre cette feuille de route pour te consacrer pleinement à l’exploration de ton arbre généalogique.
Le choix final du sujet de tes recherches généalogiques
Maintenant que tu sais à peu près comment faire pour arriver à tes fins, tu peux inscrire sur une liste chaque sujet à étudier de 2 façons : un top des infos qui seront a priori les plus faciles à trouver, un autre de celles qui t’intéressent le plus (évidemment certaines peuvent être placées sur les deux listes, c’est même l’idéal puisque dans ce cas, tu sais déjà par quoi commencer).
Une autre variable à prendre en compte : le temps que tu vas pouvoir y consacrer dans l’immédiat ! Elle peut faire pencher la balance en faveur d’une question secondaire mais accessible en quelques clics, face à un mystère intriguant où un déplacement serait nécessaire.
De cette façon, tu peux te servir de petits moments de temps libre pour effectuer des recherches simples qui, mine de rien, te permettent de progresser. Et tu peux anticiper avec un plan prêt à l’emploi des sessions plus longues dédiées à un sujet complexe !
Au-fur-et-à-mesure de ton avancée, tu pourras avoir besoin de refaire ce travail de préparation et de mise en place. Forcément, qui dit progression dit nouvelles questions, donc potentiel capharnaüm mental.
Pour que le choix du sujet à traiter devienne presque automatique, j’ai créé un outil tout simple qui t’aidera à t’orienter : c’est la carte de décision, que tu peux télécharger gratuitement juste là. Garde-la à portée de main et utilise-la dès que tu as besoin d’y voir plus clair dans ton processus de recherche !
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