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L’intérêt des objets anciens en généalogie

Pour écrire l’histoire des gens, on va d’abord questionner les vivants et les personnes-ressources, et fouiller la masse d’archives plus ou moins facile d’accès. La presse ancienne, aussi, peut révéler des secrets ou confirmer des légendes familiales à travers ses pages.

Mais il existe encore un autre type d’indices auquel on pense beaucoup moins, pourtant souvent sous ton nez. Capables d’éclairer ton enquête sous un nouveau jour, ou au moins de la rendre plus “concrète”, il s’agit des objets anciens. 

Nos ancêtres étaient moins prompts à l’accumulation (quoique, tout dépend des positions sociales et des personnalités). Il n’empêche que de génération en génération, on peut arriver se retrouver avec une sacrée collection.

Peu importe leur valeur financière : d’usage domestique ou professionnel, éléments décoratifs ou indispensables au quotidien, ces traces matérielles des personnes qui nous ont précédées sont des trésors pour ta généalogie.

Quel est l’intérêt des objets anciens pour la recherche généalogique, et comment les exploiter ? On en parle juste après.

⏰ Durée de lecture estimée : 5 minutes
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Des objets pour sauter à cloche-pieds dans le passé

Vieilles breloques, vaisselle de mariage, outils bien usés, meubles imposants ou raffinés : qu’il s’agisse d’éléments que l’on voit chez tout le monde ou d’accessoires bien plus rares, les objets anciens sont de vraies machines à remonter le temps. Face à elles, on éprouve un drôle de sentiment : celui d’un monde familier dont on aurait tout oublié.

En généalogie, les vieux objets servent de miroirs à nos activités contemporaines. Ils poussent à s’interroger sur les pratiques, les coutumes, le contexte économique, social ou politique… En bref, à te mettre dans les baskets de tes ancêtres. 

On est d’accord que la démarche n’est pas forcément évidente, en particulier si tu ne sais rien ou pas grand chose de leur réalité. Et même si tu penses le savoir, il est toujours bon de vérifier, tu pourrais lourdement te tromper.

Pour cela, les livres sur la vie quotidienne d’autrefois, les métiers anciens et l’histoire du mobilier peuvent être de bons points de départ. Les sites d’antiquaires et de ventes aux enchères qui disposent d’objets similaires te renseigneront aussi sur les styles ou la fonction.

Dans un autre genre, les écomusées (ces structures qui se concentrent sur les patrimoines naturels et culturels d’un territoire donné) peuvent t’offrir une expérience plus immersive.

Selon l’objet à ta disposition, tu peux t’amuser chez toi à reproduire les gestes qui lui étaient associés : utiliser un outil pour tailler une pièce de bois, remonter une horloge à clé, c’est une autre façon de remonter le temps.

Du banal à haut potentiel révélateur

Acquis pour la plupart de façon anecdotique, certains objets anciens survivent à leurs propriétaires et se transmettent. Tellement, qu’on finit par ne plus savoir pourquoi ils sont arrivés là, ni comment.

Parfois même, on ne les voit plus vraiment. Souvent, plus l’item est courant, moins on lui accordera d’attention. 

Garde en tête que la banalité apparente d’un objet ne dit rien de son vécu.

Par exemple, les fers à repasser, les vieilles clés ou les paniers sont des objets qu’on voit partout, que ce soit chez nos grands-parents ou sur les étals des brocantes. Mais même des objets à l’allure triviale peuvent révéler des secrets.

Là aussi, la forme, les ornements et les matériaux permettent de les dater et de comprendre qui les utilisait, et comment. Également, replacer l’objet dans son contexte historique et culturel local peut changer le regard que tu portes sur lui.

Un exemple ? Ma grand-mère avait un petit panier un peu comme celui-ci qui se trouvait toujours dans la cuisine. C’était un panier typique du coin, utilisé normalement pour la pêche à pied, pratiquée sur la côte vendéenne par les femmes de marins depuis quelques centaines d’années. Un témoignage à l’allure anodine de ses origines maritimes, dont je n’avais pas idée. 

Évidemment, les objets plus extravagants seront plus à même d’attirer l’œil. Leur singularité est souvent présage d’une riche histoire facile à retrouver… ou pas. Il arrive que l’objet soit si confidentiel qu’au final, on ne soit pas hyper sûr de ce que c’est.

Eh oui, autres temps, autres mœurs, et autres usages : difficile parfois d’imaginer ce qu’on pouvait faire avec un objet qui n’existe plus du tout aujourd’hui ! 

En plus, il peut y avoir d’un côté, l’usage qui lui est ordinairement attribué, de l’autre, la fonction réelle que ton ancêtre lui donnait.

Un vrai sujet d’enquête

Ce qui est sûr c’est que chaque objet a une histoire, même futile. La question qui se pose alors, c’est : est-ce que tu la connais ? 

Elle peut permettre d’expliquer la place particulière d’un objet dans les collections des nouvelles générations. Souvenir, marque d’amitié, porte-bonheur : l’intérêt d’un objet réside aussi dans le rapport que l’on entretient avec lui.

Si l’objet a toujours été rattaché à un récit familial, il y a des chances pour que tu puisses facilement retracer sa chronologie, et justifier sa présence encore aujourd’hui.

Mais une histoire de famille ne se suffit pas à elle-même. Comme les autres données collectées pour tes recherches généalogiques, elle doit être vérifiée. En te renseignant, il se pourrait que tu la remettes complètement en cause…

Si aucun récit ne t’est parvenu, c’est le moment de mener l’enquête. Et elle peut être particulièrement fructueuse, comme je te l’expliquais dans le numéro #4 de Gen Génie

Bien sûr, tu ne pourras peut-être pas lever le voile sur l’intégralité de l’histoire. Mais même si des zones d’ombres subsistent, te concentrer sur les objets anciens est une chouette façon de faire un pas de côté hors des actes écrits. Varier tes sources, en généalogie, c’est important aussi !

Quoiqu’il en soit, interroge ton entourage : après tout ce n’est pas parce que tu n’avais pas prêté attention à cet objet jusqu’ici, que c’est aussi le cas de tes proches. Pense ensuite à recouper ces nouvelles informations avec des données plus factuelles (datation, fonction, fabrication…).

Pour cadrer tout ça et conserver une trace des réponses obtenues, pense à utiliser la fiche dédiée à l’histoire des objets (elle est dans les Fiches Détectives !).

À toi aussi d’ouvrir l’œil et de ne rien laisser passer. Note le moindre indice supposé, et pourquoi pas, fais appel à des pros pour te renseigner sur l’objet ! A la clé, une vision beaucoup plus complète du passé de ton arbre et des histoires surprenantes à partager.

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En bref :

S’intéresser aux objets anciens peut booster ta généalogie ! Grâce à eux, tu peux... 

• comparer les modes de vie selon les époques et te mettre à la place de tes ancêtres 

• faire de la curiosité une habitude pour tes enquêtes (tant mieux, c'est comme ça qu'on trouve des trucs)

• comprendre les relations entre les personnes

• débunker des légendes familiales

Au final, c'est un très bon moyen d'enrichir ton arbre avec des informations que tu ne trouveras pas forcément dans les archives et ainsi, donner du corps à tes recherches !

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