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Les dates à connaître en généalogie

Quand on se penche sur l’Histoire, on se confronte à une multitude de dates auxquelles se sont produits des événements plus ou moins importants. Il faut ensuite faire le tri selon les critères qui paraissent pertinents, et mettre en lumière les épisodes retenus qui serviront, par exemple, à définir une période. 

Ça, ça fonctionne quand on connaît une grande partie des données et que l’Histoire a été écrite. Quand on cherche à l’aveugle, comme c’est le cas en généalogie, le processus est bien différent. Tel un jeu de piste, l’arbre généalogique se construit au fur-et-à-mesure que l’on rassemble de nouvelles informations. 

Seulement pour avancer, il faut savoir quoi chercher. Car l’acquisition des dates de l’arbre est conditionnée par d’autres échéances. Que ce soit au niveau de l’administration, des modifications de territoire, des lois et des libertés accordées au peuple, il y a une certitude : l’histoire d’un arbre généalogique s’inscrit dans celle, plus large, d’un pays et des décisions prises par ses gouvernants. La conséquence ? On ne trouve pas la même diversité de documents selon l’époque concernée

Des repères pour chercher au bon endroit

Par exemple, si tu comptais sur la découverte de mentions marginales pour résoudre un mystère, mais que l’acte que tu cherches date de 1854, tu risques de tomber sur une déception : les mentions marginales n’apparaissent dans les actes de naissance qu’à partir de 1897 ! Mais à moins d’avoir fait des études en Histoire (et encore), tu ne peux pas t’en douter. Dommage, car ça t’éviterait de consacrer du temps à des archives qui n’existent pas… 

Bon, mais comment faire pour ne plus passer à côté de ce genre de précisions ? Tu as le choix : soit tu fouilles internet et la bibliothèque du campus de sciences humaines dans leurs moindres recoins, soit tu lis la suite de l’article, où j’ai compilé pour toi les dates de l’Histoire les plus importantes (à mon sens) pour t’accompagner dans tes recherches. Alors, tu continues avec moi ?

La création de l’état civil

En 1539, la publication de l’ordonnance de Villers-Cotterêts marque un tournant dans l’histoire des archives françaises. Ce texte de loi promulgué par François 1er établit notamment le français comme langue officielle du royaume de France. Mais surtout, l’inscription des baptêmes dans des registres dédiés devient obligatoire. Ce sont les curés qui s’occupent de rédiger les actes.

1579 est la date de création des registres de mariage et de sépulture, grâce à l’ordonnance de Blois signée par Henri III. Dès lors, les mariages doivent être célébrés par un prêtre et avoir lieu en présence de 4 témoins. La cérémonie est soumise au consentement des parents. 

Louis XIV signe en 1667 l’ordonnance de Saint Germain en Laye. Elle stipule que l’on tienne des doubles des registres, afin d’éviter les fraudes et les destructions.

La décision est prise de confier la tenue des registres aux communes, et non plus aux paroisses, en 1792. Les précédents registres établis par les paroisses sont transférés aux mairies. Dans les nouveaux, ce sont les naissances, mariages civils et décès qui sont enregistrés, à la place des baptêmes, mariages religieux et sépultures. Néanmoins les paroisses continuent de tenir leurs propres registres de leur côté (ce sont les registres de catholicité).

En 1877, le livret de famille est institutionnalisé afin que les familles conservent leur propre copie de leur état civil. Il est remis lors du mariage.

Comme dit plus haut, les mentions marginales n’existent qu’à partir de 1897 dans les actes de naissance. Elles indiquent, en premier lieu, les mariages et la légitimation d’un enfant. Depuis, d’autres mentions sont apparues. C’est le cas pour les divorces à partir de 1932 et pour les décès à partir de 1945.

L’histoire des archives

En 1790, le service des archives de l’Assemblée devient les Archives Nationales. Il regroupe peu à peu des documents provenant d’anciennes institutions. La loi du 7 messidor an II (1794) affirme entre autres le caractère public des archives.

Au printemps 1871, l’Hôtel de Ville et le Palais de Justice de Paris connaissent de graves incendies durant la Commune. La majeure partie des archives de Paris dont l’état civil d’avant 1860 qui y était hébergée est détruite. Heureusement, les archives des notaires, des paroisses et des familles elles-mêmes en reconstituent une partie. Mais il ne s’agit que d’un tiers des 8 millions d’actes perdus.

Les départements français

La carte de France n’a bien sûr pas toujours été celle que tu connais aujourd’hui. Regarde les départements, par exemple : leur histoire ne commence qu’en 1790. Chacun s’organise autour d’un chef-lieu, choisi pour son accessibilité en moins d’une journée de voyage à cheval depuis les frontières du département. À l’époque, il n’y en a que 83 ; en 1815, apparaissent le Vaucluse, le Tarn-et-Garonne et la Loire. En 1860 se rajoutent la Savoie et la Haute-Savoie pour former 89 départements. 

Plus tard, il arrive aussi que les départements changent de nom. En 1941, la Charente-Inférieure est renommée Charente-Maritime, la Seine-Inférieure devient sur le même modèle la Seine-Maritime en 1955, en 1957 la Loire-Inférieure passe à la Loire-Atlantique, les Basses-Pyrénées aux Pyrénées-Atlantique en 1969 et les Basses-Alpes aux Alpes-de-de-Haute-Provence en 1970. Enfin, les Côtes-du-Nord sont rebaptisées Côtes-d’Armor en 1990… Pas évident de suivre !

En 1968, les départements de la Seine et de Seine-et-Oise se divisent en 7 : Paris, l’Essonne, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, le Val de Marne, le Val d’Oise et les Yvelines. Au total, ce sont donc 96 départements qui divisent le territoire français.

Si l’un de tes ancêtres habitait un département dont le nom a été modifié et/ou une commune disparue, il peut être utile de conserver ces dates à portée de main pour bien localiser son lieu de vie.

Le calendrier républicain

Aujourd’hui, notre calendrier, c’est le calendrier grégorien, mais il n’en a pas toujours été ainsi. Avant 1582, le calendrier suivi était le calendrier julien, du nom de Jules César. Celui-ci se basait sur les calculs de l’astronome égyptien Sosigène. Le temps passant, on s’est rendu compte que Sosigène s’était trompé : un retard de 10 jours avec l’année solaire s’était formé. 

Le 10 décembre 1582 du calendrier julien devient le 20 décembre 1582 du calendrier grégorien, selon la décision de Henri III (qui faisait suite à la décision du pape Grégoire XIII, prise deux mois plus tôt pour le calendrier de l’église romaine). 

Mais le 5 octobre 1793, la Convention nationale décrète que la date de la proclamation de la République marque le début de l’ère républicaine. Et avec elle, celle du calendrier républicain : le 22 septembre 1792 devient rétrospectivement le 1er vendémiaire an I. 

Et oui, car avec le calendrier républicain, c’est l’apparition de nouveaux noms de mois, de nouveaux noms de jours, et de nouvelles célébrations !

De nombreuses différences

Voilà quelques particularités de ce calendrier utilisé pendant 14 ans : 

  • Un an est égal à 12 mois, chacun divisé en 3 décades (tranches de 10 jours). Une année est donc équivalente à 360 jours.
  • On chôme les 5 jours complémentaires, à la fin de l’année. Lors des années bissextiles, on célèbre la révolution le sixième jour.
  • Les noms des végétaux, d’animaux ou d’outils agricoles remplacent ceux des Saints. Les noms des mois correspondent au climat et aux récoltes. À retenir : les mois d’automne (début de l’année) se terminent en -aire, ceux d’hiver en -ôse, ceux du printemps en -al et ceux d’été en -idor.

Un conseil : quand tu te retrouves en salle de lecture face à un registre écrit selon ce calendrier, pense à emmener une table de conversion pour savoir où tu en es ! 

Les délais de communicabilité

Ah ces fameux délais ! Les archives sont publiques, oui… Mais en fait, pas toujours. Si la divulgation de l’archive peut porter atteinte à la vie privée d’une personne, elle n’est pas autorisée.

Les actes de décès sont communicables immédiatement. Mais pour ce qui est des actes de naissance ou de mariage, il faut attendre 75 ans après la naissance de l’individu, ou 25 ans après son décès (si la date est connue). Il en va de même pour les actes notariés, les recensements de population, les registres matricules, les dossiers judiciaires…

Pour les informations médicales, c’est carrément 120 ans après la naissance de la personne (ou 25 ans après décès). Et toutes les archives communicables ne sont pas numérisées. Il faut donc se déplacer ou, selon la nature du document, faire des demandes de copies auprès du service compétent.

Des dates à garder sous le coude

Si tu as lu jusque-là, tu te dis peut-être « ohlala je n’arriverai jamais à retenir tout ça ! » : c’est vrai que ça commence à faire beaucoup d’informations. Rassure-toi, inutile de tout apprendre par cœur.

L’essentiel est de savoir que selon les périodes de l’Histoire, la richesse des données et la variété des documents n’est pas la même, que la carte et le calendrier n’ont pas toujours été ceux d’aujourd’hui, et qu’il y a parfois des délais pour accéder à certaines archives.

Pour ce qui est des détails, je t’ai fait un petit récapitulatif des informations principales de l’article. Il te suffit d’enregistrer la page dans tes favoris ou sur Pinterest pour le retrouver facilement chaque fois que tu en as besoin !

Les dates de l'Histoire à connaître en généalogie

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