Depuis quelques décennies, les archives publiques sont de plus en plus présentes sur internet. Soucieux d’être accessibles aux plus grand nombre, les services d’archives, qu’ils soient municipaux, départementaux ou nationaux, se lancent dans la numérisation de leurs fonds. Et c’est dans ce même élan de partage que des associations et des individus passionnés d’histoire et de généalogie mettent la main à la pâte, en relevant des actes et en les publiant en ligne.
Désormais, il est même possible de faire des recherches sur plusieurs territoires depuis le confort de ton canapé grâce à des plateformes telles que Geneanet ou Filae. Ce travail colossal de mise à disposition des données prend néanmoins du temps, et notamment cette raison, la majorité des documents ne peut encore être consultée que sur place.
Alors inévitablement, vient un moment dans les recherches où il faut bouger, souvent plusieurs fois et dans des directions opposées. Pour ne pas faire de voyage dans le vide, mieux vaut préparer tes visites avant d’aller fouiller les archives. Suis cette routine pas-à-pas pour optimiser tes déplacements et ne rien oublier.
Ton point de départ : le plan d’action
Si tu décides de partir en exploration, c’est sans doute parce que c’est ce que te conseille ton plan d’action. Même en ayant pris soin de noter toutes les pistes susceptibles de répondre à tes questions, vérifie une dernière fois que ce qu’il t’indique est pertinent et que tu n’es pas passé à côté d’un document intéressant en le rédigeant.
Une fois que c’est fait, liste les pièces à consulter pour chaque service d’archives à visiter. Comme à la bibliothèque, les documents d’archives sont classés et ont des côtes. Tu peux retrouver ces informations sur le site des archives concernées. Renseigne-toi sur celles des archives qui t’intéressent et note-les : c’est du temps de gagné.
Les conditions de visite et de reproduction
Ça peut paraître bête dit comme ça, mais chaque service ayant ses spécificités, mieux vaut prendre le temps de vérifier certaines choses avant de débarquer. Évidemment, les horaires et jours d’ouverture sont les premières choses à prendre en compte. Juste après viennent les conditions d’accès aux documents (par exemple, certains ne sont accessibles que sur microfilms), le nombre que tu as le droit de consulter en une demi-journée, et les heures limites pour faire tes demandes. Eh oui, la plupart du temps, les archives ne sont pas en open bar.
Cela implique de prendre quelques précautions, en particulier concernant les traces que tu pourras conserver : si tu veux, plus tard, vérifier une information, mieux vaut te procurer tes propres exemplaires des archives consultées. Peux-tu prendre des photos ? Quel tarif pour faire des photocopies ? Est-il possible d’obtenir des copies numériques ? Autant de questions qu’il faudra te poser avant d’y aller.
Prépare ton sac
On ne part pas aux archives les mains vides. Pour retirer le meilleur de ton voyage, il te faudra un minimum de matériel. Ta pièce d’identité est l’élément indispensable à emmener : elle te sera demandée pour créer ta carte de lecteur, le sésame pour entrer en salle de lecture et combler les manques de ton arbre.
Pour prendre des notes, seuls les crayons de papier sont autorisés : pas la peine de ramener toute ta trousse de stylos colorés. Selon ce que tu préfères, tu peux utiliser un carnet, une loupe, un ordinateur et si possible, un appareil-photo.
Munis-toi d’une pièce de 1 ou 2 euros pour mettre le reste de tes affaires au vestiaire (ta gourde et ton goûter devront y rester). Enfin, pense à prendre ton arbre de recherche avec toi : il te permettra de savoir où tu en es et de compléter tes données au-fur-et-à-mesure.
La visite des archives
La première étape en arrivant sur place est donc de te présenter et de faire faire ta carte de lecteur à l’accueil. Elle est gratuite, et une fois créée, tu n’auras plus à passer par là pour tes prochaines visites. À condition de ne pas la perdre ! Dépose ton sac dans un casier et c’est parti pour la recherche, la vraie !
En salle de lecture, il peut y avoir une bibliothèque consacrée à l’histoire locale et… à la recherche généalogique. N’hésite pas à y jeter un coup d’œil, tu pourrais y apprendre des choses inattendues et très utiles (on en parle dans la prochaine infolettre). Demande au personnel les documents dont tu as besoin, dans la limite de la quantité et des horaires prévus par le service.
Surtout, sois méthodique. Note les références des documents consultés, les informations trouvées et leurs sources… Ainsi que les pistes qui n’ont au contraire rien donné. Si possible, fais des photos (et n’aie pas peur d’en faire trop). En plus de garder une trace des documents originaux, elles sont indispensables pour revenir sur certaines de tes découvertes une fois à la maison.
Pour aller plus vite et faciliter tes recherches, demande de l’aide. C’est vrai que des fois, l’ambiance un peu austère des salles de lecture peut impressionner. Alors on reste dans son coin, sans oser pousser la conversation plus loin que la simple commande de documents.
Pourtant, le personnel des archives est souvent très sympathique. Fais appel à lui quand tu ne sais pas trop où chercher. Ce serait dommage de ne pas profiter de ta présence sur place pour obtenir le plus d’informations possibles. S’il n’y a pas beaucoup de monde, il peut même arriver qu’une personne de l’équipe fasse la recherche avec toi (bon c’est rare et ce n’est pas vraiment dans leurs missions, donc ne compte pas là-dessus, mais sache que ça m’est déjà arrivé). Dans certains services spécialisés, le personnel pourra aussi te renseigner sur des particularités dont tu n’avais pas idée.
Après la visite
Ce n’est pas parce que tu es maintenant chez toi qu’il n’y a plus rien à faire. Pour terminer en beauté, il te reste au moins 3 étapes à ne pas zapper :
– reprends chacune de tes avancées et intègre-les à tes dossiers
– fais le point sur ce qui bloque et modifie ton plan d’action en fonction
– classe les photos que tu as prises pour facilement les retrouver
Et voilà, cette fois c’est fini ! Enfin, jusqu’à la prochaine fois… Car tu sais ce que c’est : pour chaque information obtenue, s’ouvrent d’autres questions qui impliquent de nouvelles recherches, et donc, des consultations d’archives. Mais si c’était vraiment la fin, ce serait un peu triste, non ?
En attendant ta prochaine excursion, sauvegarde ce pas-à-pas pour tirer le meilleur de tes futures visites d’archives en l’enregistrant sur Pinterest.