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Demander des informations généalogiques à l’entourage d’un aïeul disparu

Un des aspects que je trouve les plus chouettes quand on réalise une enquête généalogique, c’est la prise de contact avec une personne-ressource, quelqu’un que tu estimes avoir des informations qui te seraient utiles. 

Les papiers anciens c’est bien, mais c’est parfois limité. Pour aller plus loin dans tes recherches, tu peux en discuter avec plusieurs interlocuteurs, par exemple :

  • quelqu’un de ta famille, proche ou lointaine
  • des amis, des voisins, des collègues de travail de la personne sur laquelle portent tes recherches
  • un expert, historien spécialisé
  • d’autres généalogistes amateurs
  • des institutions, des associations

Selon que la personne appartienne à l’une ou l’autre de ces catégories, tu ne l’aborderas pas de la même façon. Dans cet article, on va surtout s’intéresser aux personnes qui ont fait partie de l’entourage de l’ancêtre (plutôt récent, donc) sur lequel tu concentres ta recherche, mais plusieurs de ces conseils s’appliquent aussi si tu t’adresses à un expert ou à d’autres généalogistes amateurs.

Les avantages

Outre le fait de te permettre de partager ton intérêt pour l’histoire de ta famille avec quelqu’un d’autre, prendre contact est aussi très excitant ! Si tu te doutes bien que la personne que tu vas approcher à des choses à t’apprendre, difficile d’imaginer jusqu’où elle va te mener. Le champ de tes découvertes peut dépasser toutes tes espérances (et c’est tant mieux).  

Enfin, ça peut être un vrai challenge : s’adresser à des inconnus, ou des personnes avec qui tu ne communiques d’ordinaire pas beaucoup, ça signifie parfois devoir sortir de ta zone de confort. Mais ça veut aussi dire encore plus de satisfaction quand on te répond !

Afin de mettre toutes les chances de ton côté, le plus important c’est de bien expliquer à tes interlocuteurs ce que tu as besoin de savoir et pourquoi, en faisant toujours attention à respecter leur sensibilité. Tu trouveras dans cet article quelques points à garder en tête quand tu t’apprêtes à entrer en relation avec une personne-ressource, qu’elle te soit complètement étrangère ou qu’il s’agisse d’une connaissance, voire d’un membre de ta famille plus ou moins éloignée. 

Savoir à qui tu parles

J’imagine que si tu as décidé de contacter cette personne, c’est que tu as quelques infos de base, à savoir nom / prénom, ce qu’elle pourrait t’apprendre, et au moins un moyen de contact (c’est mieux). 

Mais sais-tu si elle est, ou a été, mêlée à des querelles familiales ? A-t-elle entretenu une relation particulière avec le parent sujet de ta recherche ? En bref, tes questions sont-elles susceptibles de l’indisposer ? 

Pour le savoir, il faut que tu essaies de te mettre à sa place. Ton intention n’est certainement pas de la blesser, ni de faire émerger chez elle des sentiments douloureux. Prends donc quelques instants pour y réfléchir et savoir sous quel angle tourner tes questions.

Initier l’échange 

Tu as peut-être déjà sous le coude des informations ou des documents que cette personne serait ravie de découvrir. Pourquoi ne pas les lui partager, et de cette façon, éveiller sa curiosité

Je ne te parle pas de lui donner des originaux, sauf si tu as des doubles ou que l’élément en question n’a aucune valeur pour toi, et beaucoup pour elle. Ça ne coûte rien, ça peut faire très plaisir et rien que pour ça, ça vaut le coup. En plus, c’est évidemment une très bonne façon de lui donner envie de te répondre.

Te présenter et expliquer ta démarche

Comme pour n’importe quelle conversation, il est essentiel de faire les présentations. Mais quand on parle généalogie, ce n’est pas toujours évident de faire simple : si tu n’arrives pas à expliquer ta place dans la famille, joins à ta requête un petit schéma de ton arbre. Cela permettra au destinataire de t’identifier en un coup d’œil et évitera de le perdre avec des descriptions alambiquées de vos liens de parenté.

Maintenant, tu dois donner envie à cette personne de te faire confiance : pourquoi t’intéresses-tu à elle ? Ta place dans la famille n’est pas forcément suffisante pour justifier ta légitimité à poser tant de questions. D’autant que ce que tu cherches à savoir est peut-être un secret de famille bien gardé !

Mets l’accent sur ce que vous avez en commun et sur ce qu’elle peut retirer de l’expérience : promets de la tenir au courant de ton avancée et des résultats que tu auras obtenu grâce à elle.

Fais preuve de bienveillance dans ta demande, et montre qu’il ne s’agit pas de curiosité mal placée. N’hésite pas à rentrer dans les détails : ce que tu cherches, pourquoi, comment, et les attentes que tu as vis-à-vis de ton interlocuteur. Tu peux même décrire ton plan d’action, de façon à ce que la personne comprenne où tu en es et à quel point sa participation est importante pour toi.

Choisir un moyen de contact

Il existe aujourd’hui plein de modes de communication, mais tous ne sont pas adaptés à cette étape de la recherche. Entre les adresses mail, les profils de réseaux sociaux ou la bonne vieille lettre manuscrite, tu as l’embarras du choix. Bien sûr si tu n’as trouvé qu’un numéro de téléphone fixe, il va falloir l’utiliser, même si ce n’est pas ton procédé préféré. 

Si tu as la chance d’avoir identifié plusieurs possibilités, le mieux est d’opter pour un compromis entre celle avec laquelle tu te sens le plus à l’aise, et celle qui selon toi correspondra le mieux à la personne que tu envisages de contacter. Voici un petit récapitulatif des avantages et inconvénients des plus courantes : 

La lettre 

Les + : la lettre manuscrite a un certain charme, et donne envie d’écrire « beau et bien ». La personne destinataire y sera certainement sensible et appréciera tes efforts. En écrivant tes questions à la main, tu auras l’air plus impliqué : comme elle est matérielle, ta lettre donnera le sentiment de vouloir créer un lien tangible. C’est aussi parfois le seul moyen de contacter des personnes âgées.

Les – : Si tu n’as pas une belle écriture, ça peut te prendre du temps, ou elle peut ne pas être correctement déchiffrée. Tu n’as pas vraiment moyen de savoir si ta lettre est arrivée à destination, si elle a été lue par la bonne personne… et si celle-ci ne l’a pas oubliée dans un coin.

Le mail

Les + : le mail est un bon moyen de contacter quelqu’un de façon immédiate, avec la possibilité d’y ajouter un indice de priorité, un accusé de réception ou un accusé de lecture. Aucune pression n’est mise sur la personne destinataire qui est libre de te lire tout de suite ou de te faire patienter. Tu peux aussi en profiter pour joindre des fichiers en rapport avec tes questions, mettre un lien vers un arbre que tu aurais créé en ligne… C’est un moyen souple, rapide et efficace.

Les – : pas toujours facile de trouver l’adresse mail de ta personne-ressource ! Il faut faire le tri entre les adresses professionnelles et privées : si tu utilises une adresse professionnelle, tu risques de déranger. Et dans le cas d’une adresse privée, tu n’auras pas la garantie qu’elle est régulièrement consultée.

Le sms

Les + : le sms a un caractère encore plus direct que le mail, puisque la plupart des gens garde son portable à ses côtés (tandis que certains attendront d’accéder à un ordinateur pour consulter leurs mails). C’est aussi une façon moins formelle d’entrer en contact.

Les – : cette démarche peut être perçue comme un peu intrusive. La personne peut être méfiante et se demander comment tu as obtenu son numéro. On évitera aussi de poser des questions tout de suite : il s’agit seulement d’une prise de contact.

Le message instantané 

Les + : comme le sms, c’est une façon moins formelle de démarrer l’échange. Et c’est parfois plus simple de trouver un profil que de trouver des coordonnées personnelles. Tu peux formuler tes questions clairement.

Les – : le plus grand risque est que ton message se perde parce que tu ne fais pas partie des amis ou des abonnements de la personne… et qu’elle n’en prenne jamais connaissance.

L’appel

Les + : avec l’appel, tu es comme face-à-face avec ton correspondant. Si quelqu’un décroche, tu peux expliquer ta démarche avec tes mots, plus naturellement qu’avec les autres modes de communication. Les premières questions viennent plus facilement, la conversation peut commencer. Et si tu as besoin de plus de détails, il te suffit de le dire pour (peut-être) les obtenir tout de suite. 

Les – : il est possible que personne ne décroche : on est nombreux à filtrer les appels et à ne pas répondre aux numéros qu’on ne connaît pas. Tu risques aussi de tomber à un moment inapproprié, auquel cas tu risques de faire un flop, avec une conversation écourtée et peu (ou pas) de réponses à tes questions. Selon ta requête, la personne aura peut-être besoin de réunir ses souvenirs ou des documents bien particuliers. Dans ce cas, tu peux demander à fixer un rendez-vous plus tard pour lui laisser du temps.

Dire merci

Tu as sauté le pas, on t’a répondu et on t’a peut-être donné plus que ce à quoi tu t’attendais ? Bravo, ce n’était pas l’étape la plus facile mais ça en valait la peine. 

Maintenant, n’oublie pas de remercier cette personne pour le temps et l’attention qu’elle t’a consacré : en plus d’être une règle de politesse élémentaire, cela te permettra de renforcer votre début de relation et de la solliciter à nouveau si tu as besoin d’elle dans tes recherches futures.

Exprimer ta gratitude, c’est bien, mais si tu la montrais plutôt ? Une manière toute simple de le faire est de tenir cette personne-ressource au courant des découvertes que tu n’aurais jamais pu faire sans elle

Gérer l’absence de réponse 

Il arrive que parfois, après avoir bien respiré, sorti ta plus belle plume et décrit en détail la passion qui nous anime… il ne se passe rien. Genre rien du tout. Nada. Wallou. 

Impossible de savoir si le message est arrivé, s’il a provoqué un déferlement de sentiments négatifs chez notre destinataire, si son silence est le signe d’un profond désintérêt pour notre requête ou tout simplement le résultat d’une routine métro-boulot-dodo qui ne laisse pas de place pour autre chose. 

À l’arrivée, encore plus de questions qu’au départ… et de la déception, voire un peu de colère. C’est absolument normal de ressentir ce genre de choses, mais ne te bloque pas avec ça : il peut y avoir toutes sortes d’explications derrière cette absence de réponse. Et puis, ce n’est pas parce que tu as fait cadeau de certaines infos que l’on est obligé de te rendre la pareille !

L’important pour toi va être de poursuivre ta recherche, soit en prenant un autre chemin, soit en laissant un peu reposer ton sujet, pour mieux t’y remettre après.

Une habitude à prendre

Prendre contact avec des inconnus pour créer ton arbre petit-à-petit est parfois un petit challenge, surtout si dans ta vie quotidienne tu as déjà un peu de mal à approcher de nouvelles personnes. Pourtant, te familiariser avec cette pratique te permettra de dépasser certains blocages et de faire des déductions toujours plus abouties, tout au long de ton aventure généalogique. 

C’est aussi l’occasion d’échanger autour de tes motivations, partager tes premiers résultats et découvrir des archives et des anecdotes parfois très personnelles dont tu ne soupçonnais pas l’existence.

En plus, ce premier contact marque peut être le début d’une toute nouvelle relation appelée à durer, une sorte de compagnonnage de recherche qui pourra beaucoup t’apporter. Ce serait dommage de passer à côté !

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