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Vivre dans le passé ?

« Dis, c’est pas un peu glauque tous ces morts ? », « tu voudrais pas arrêter de remuer les vieux trucs du passé ? », « vis ta vie plutôt que de t’intéresser à ceux qui étaient là y a 100 ans ! » : il semblerait que l’attrait pour la généalogie ne soit pas toujours compris par tout le monde. 

Il faut dire que quand on ne sait pas vraiment de quoi il s’agit, les bénéfices de la pratique ne sautent pas toujours aux yeux. C’est facile d’imaginer les fans d’Histoire entourés de livres poussiéreux, vivant en ermites dans de sombres chambres dont la seule lumière est celle d’une fragile flamme de bougie, chambres dont ils ne sortent que pour faire la tournée des fêtes médiévales costumées (et où est le mal, d’ailleurs ? Chacun son truc après tout).

Si comme pour tout stéréotype, il peut y avoir un peu de vrai, cette image est quand même très loin d’être une vérité absolue. Pourtant même si tu le sais, peut-être que les remarques et les doutes qui t’ont été faits t’amènent parfois à te demander si, au fond, ceux qui les émettent n’ont pas un peu raison

Moi, je serai plutôt d’avis que tant qu’on n’embête pas les autres, personne n’est légitime à nous embêter. Et si tes loisirs font ton bonheur, il n’y a aucune raison d’en changer. 

Mais si tu as peur de passer à côté de ta vie à force de te concentrer sur celles de tes ancêtres, laisse-moi t’aider à remettre un peu d’ordre dans tout ça.

La généalogie, une plongée dans l’histoire

Évidemment, faire des recherches sur ta généalogie implique d’aller voir comment c’était avant, à l’aide des objets et documents qui sont arrivés jusqu’à toi, de livres spécialisés, potentiellement d’œuvres d’art picturales (oui oui !) et cinématographiques (documentaires ou fictions).

Pour avoir la meilleure compréhension de ce que d’autres ont vécu, tu peux avoir besoin de t’immerger dans ce passé que tu n’as pas connu. Cela peut se traduire par de longues sessions ininterrompues à étudier le mode de vie de certains de tes ancêtres, examiner les multiples détails de photos anciennes ou s’informer sur le contexte historique dans lequel ils vivaient. 

Personnellement, c’est une étape à laquelle j’aurais du mal à déroger. Plus j’ai la possibilité de me concentrer sur les détails de leur quotidien, plus j’arrive à me mettre à la place des individus sur lesquels portent mes recherches.

C’est comme ça que j’arrive à émettre les hypothèses les plus pertinentes et à me sortir de certaines impasses. Et pour ne rien gâcher, c’est hyper intéressant !

Pour autant, s’immerger dans le passé ne signifie pas forcément se couper du présent ni du reste du monde. Il est même très probable que tu souhaites partager immédiatement chacune de tes impressions avec tes proches. Ce qui peut être interprété par eux comme une tendance légèrement obsessionnelle de ta part pour ton sujet… Mais bon, c’est aussi le propre d’une passion, non ?

À chacun son époque 

Tu as beau brasser des faits qui datent d’un autre siècle, tu n’y vis pas, dans le passé ! Les modalités de notre quotidien sont très différentes à de nombreux égards. Ni tant mieux ni tant pis, c’est comme ça. Et à moins de créer une machine à remonter le temps, la plus grande des volontés n’y changera pas grand-chose.

Tes recherches sont d’ailleurs bien marquées par le présent, entre les archives numérisées et pour certaines, mondialisées (faire sa généalogie il y a 30 ans, c’était une autre histoire), les villes qui ont bien changé, et les artefacts qui ont pu s’accumuler au fil des années. 

Des sentiments d’actualité

Contrairement à ce que certains pourraient penser, créer son arbre généalogique ne revient pas à mal-aimer son époque et à éprouver de la nostalgie pour autant. Bien sûr qu’en faisant tes recherches, tu risques de regretter de ne pas rencontrer tes aïeux pour de vrai et leur poser toutes les questions que tu voudrais. Il y a parfois des mystères insolubles qui paraîtraient tellement dérisoires, si seulement on pouvait s’adresser directement aux concernés…

Loin de la nostalgie du passé, tu as peut-être en revanche de la compassion pour certains de tes ancêtres, selon leur condition et ce qui fut leur destin. Ces sentiments sont-ils vraiment différents de ceux que peuvent ressentir certains spectateurs devant un film ? 

Car c’est ça, remonter l’histoire de sa famille : être transporté, dans d’autres temps, mais aussi par ses émotions. Certes, tu es à l’origine de certaines actions, celles de la recherche elle-même…

Mais face à des événements déjà produits, tu n’as pas d’autre choix que d’adopter le rôle de spectateur. Les archives ne font rien d’autre que te mettre devant le fait accompli ! Tout ce que tu as à faire, c’est retrouver les différents chapitres et les replacer dans l’ordre. Alors tes pop-corns, plutôt salés ou sucrés ?

Apprendre des autres et préparer le futur 

Partager ses trouvailles pour réparer des blessures. Construire des liens dans le présent. Mettre en place de meilleures bases pour l’avenir… Les motivations qui te poussent à te lancer dans cette aventure ne sont pas franchement tournées vers le passé. Et il y a fort à parier que tes recherches t’amènent à rencontrer toutes sortes de gens, ici et maintenant.

C’est en effet très courant de solliciter des associations ou d’autres généalogistes amateurs pour avancer dans ton arbre. La généalogie a cet aspect très social et même convivial. La bienveillance est le plus souvent de mise et l’entraide entre passionnés est un recours très efficace. 

Une autre Histoire à découvrir

Comme pour l’Histoire en général, faire ce travail sur tes ancêtres et en parler autour de toi nourrit une mémoire collective, et donne les moyens d’en tirer des leçons. Que ce soit profiter de l’instant, éviter de reproduire des schémas, ou encore relativiser tes échecs, tu peux t’inspirer de la vie de tes ancêtres pour mieux construire la tienne. À toi de faire les interprétations qui te feront grandir et t’aideront à mettre du sens dans ta vie.

C’est aussi l’occasion de se rendre compte que l’Histoire, justement, n’est pas faite que par les puissants et les rois. Entremêlée avec la Grande, que l’on à l’école, la Petite Histoire est en réalité tout aussi importante… si ce n’est plus. Parce qu’elle nous parle de gens, au fond, comme nous, c’est un chemin bien plus accessible pour comprendre le passé. Et cela, même si elle est très riche : multiplicité de faits plus ou moins anecdotiques, témoignages, objets du quotidien ayant traversé les siècles…

Il y a tellement de matière qu’elle peut paraître impossible à écrire. Pourtant, si l’on faisait la somme de tous les récits exhumés par les généalogistes du monde entier, il y en aurait, des choses à dire.

La généalogie, un outil de développement personnel

Loin d’être une pratique qui enferme et jette un voile sur le présent, la généalogie est un loisir passionnant. Elle ouvre sur le monde et offre une vision élargie de la condition humaine, à commencer par la tienne.

C’est à la fois un moyen de trouver des repères, de comprendre ta place dans la société, un prétexte pour interagir avec les autres ou au contraire une opportunité de te poser en tête-à-tête avec tes ancêtres, un peu à l’écart de l’actualité, pour mieux avancer.

De ce point de vue, difficile de prétendre que la généalogie n’appartient qu’à un seul temps. Au contraire, elle joue dans les trois cours ! Et elle peut être un véritable espace de récréation pour l’esprit et l’imagination.

Finalement, à l’opposé des critiques qui t’ont peut-être été faites, construire ton arbre généalogique est assurément une façon d’améliorer ton bien-être au quotidien et pour longtemps. Et il suffit de t’entendre en parler pour s’en rendre compte !

As-tu déjà reçu des remarques à ce sujet ? Comment as-tu répondu ? Raconte-moi en commentaire !

Faire sa généalogie, c'est vivre dans le passé ?

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